Bienvenue à POUGNADORESSE
Petite village du Gard, situé entre Cévennes et Garrigues.
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POUGNADORESSE…
"ce village battu des vents, bâti sur la roche et parmi les roches, ne trouvait à se défendre qu’en se couvrant encore de roches sur les toits."
C’est le célèbre écrivain suisse Charles François LANDRY a vécu quelques temps à Pougnadoresse vers 1930. Il a dans ses livres décrit avec beaucoup de poésie et de réalisme notre petit village.
Pougnadoresse est situé sur une crête rocheuse qui s’étire d’Est en Ouest.
Au nord le village domine la vallée de la Tave au-delà de laquelle on trouve Mas Carrière hameau du village.
Au sud s’étendent en pentes douces les prairies verdoyantes qui peuvent lors des fortes pluies d’automne se remplir d’eau et se transformer en un véritable petit étang.
L’origine du nom
Pougnadoresse est expliqué par Rostaing (dictionnaire des noms de lieux), par le latin PUGNATOR, combattant, plus ICIA, ce qui est une combinaison étrange, dont on ne connaît pas d’exemples semblables. C’est une raison pour l’écarter, si nous avons une explication plus plausible.
Cette explication, c’est la phonétique et la linguistique qui vont nous la donner. En effet, les anciens Pougnadoressois confirment que la prononciation réelle est Pignadouresse. Cette prononciation ne peut être qu’une survivance très ancienne, les mots romains occitans ne transforment pas en PI une initiale atone POU
On a donc eu à l’origine un thème PEN ou PIN. Or il existe précisément un mot méditerranéen PENNA , au sens de roche (cf. en espagnol peña : roc, roche). Ce thème PENNA – roche – répond bien à la géographie physique et l’on sait qu’il a donné des noms de lieux tels que LES PENNES. Quant au second terme, il s’agit du gaulois DURO (avec o bref) qui a signifié « forteresse ». On a donc eu un mot gaulois – PENNADURO – et c’est sur ce nom gaulois que les latins ont ajouté un suffixe ICIA, ce qui a donné notre – PIGNADOURESSE – « la forteresse du roc ».
Le tavien
Le village de Pougnadoresse est bâti sur une crête pittoresquement découpée qui forme un paysage bien fait pour tenter le pinceau des artistes. Cet aspect curieux est dû à l’action de l’érosion sur un grès par endroit très dur, dont les assises ont été redressées à la verticale lors des mouvements tectoniques qui ont affecté la Haute-Vallée de la Tave.
Ce paysage est si caractéristique que le célèbre géologue gardois Emilien DUMAS a donné à l’étage géologique le nom de « TAVIEN ».
Le loess
Mais une autre formation a une certaine importance dans le Gard et en particulier à Pougnadoresse, c’est le loess.
Le loess est une poussière très fine accumulée par le vent et formée de quartz, de calcaire et d’argile. Les terres du loess ont une vocation agricole depuis les premiers débuts de l’agriculture. Le loess se rencontre en différents points de la commune de Pougnadoresse, notamment à Mas Carrière sur les pentes des quartiers des Planes et de Pied Douriole.
Son paysage fait de chemins creux et de rideaux d’arbre contraste heureusement avec le pittoresque des crêtes bizarrement découpées et contribue au charme de cette si agréable contrée de la Haute-Vallée de la Tave.
Des oursins portugais
En 1934 le géologue Marcel Faraud a découvert à Pougnadoresse un petit oursin fossilisé encore inconnu en France. Il s’agissait d’un oursin que l’on retrouve au Portugal le « Procassidulis lusitanicus ». L’intérêt de cette découverte est qu’elle permet de préciser la position des étages géologiques. La présence de ce fossile pose aussi la question des relations entre les mers qui baignaient ces pays éloignés. La communication possible avec la mer portugaise permet de supposer l’existence d’un passage qu’il est cependant difficile de situer.
La pelouse de Pougnadoresse
Sur une zone située à l’est du village composée de prairies on trouve deux espèces d’orchidées rares dans la région :
« Orphrys bertolinii » espèce protégée sur le plan national, inscrite sur le livre rouge de la flore menacée de France métropolitaine.
« Orchis tridentata » espèce connue seulement dans deux points du département.
Erica scoparia
« Erica scoparia » ou la bruyère à balai se plait particulièrement bien sur les terres de Pougnadoresse. En effet, présente partout dans la région méditerranéenne, sa dimension maximum est de 1,20 mètres. Alors qu’ici cette bruyère dépasse une hauteur de 3 mètres inconnue ailleurs.
Jusqu’au milieu du XVIIIème siècle la bruyère à balai alimentait les fours des nobles verriers qui utilisaient les sables taviens très siliceux.
Le rocher troué
On peut voir aussi, en plusieurs endroits, des masses de rochers tout à fait importantes, comme celle appelée « rocher troué » à 1 km environ à l’est du village.
Le rocher troué est formé d’une foule de rocs importants, entassés les uns sur les autres avec un art grossier, ceci donnerait à penser qu’il s’agit d’un dolmen. En effet, plusieurs cavités intérieures, correspondant entre elles, pouvaient servir à enfermer les victimes avant le sacrifice. Ce remarquable amas de rochers se termine en pointe formant une grande ouverture de laquelle il tire son nom.
L’héritage des romains
Les romains ont laissé derrière eux une foison d’objets, fragments de poteries, morceaux de ciments romains, reconnaissable à sa couleur rose, pièces de monnaie et tombeaux. Généralement enfouis dans le sol, ces objets sont le plus souvent mis au jour par les cultivateurs à l’occasion de leurs travaux. Ils sont alors envoyés au musée de la maison carrée à Nîmes. Cependant, une grande pierre tumulaire, portant une inscription latine, trouvée dans la démolition du piédestal d’une ancienne croix, est conservée dans la petite cour du château.